LE LAVEUR DE VAISSELLE HEUREUX

  dans Conférencier, Leadership, Résilience, Vision et valeurs

Un blogue de Sébastien Sasseville, conférencier leadership, auteur, athlète.

C’était avant une présentation à un groupe de dirigeants qui avait pour sujet la création d’une culture forte et engagée, en lien, bien sûr, avec les enjeux de pénurie de main-d’œuvre actuels.

Avant ma présentation, je croise un homme à la pause-café. Il a l’air un peu ébouriffé, l’allure pas très soignée et même un peu sale. Parmi les congressistes dans leurs beaux habits, il détonne.  Il me demande alors si je travaille ici, faisant allusion au restaurant où nous sommes.

«Non, je participe au congrès.»

 Je m’adresse à des gestionnaires dans quelques instants et je n’ai pas vraiment envie d’entamer la discussion avec lui.

«Ha. Moi je travaille ici. Je suis plongeur. J’adore ma job!»

Il pique ma curiosité. Peut-être l’ai-je jugé trop vite. Après tout, je m’apprête à parler d’engagement, et il a visiblement quelque chose à dire sur le sujet.

«Je suis curieux, pouvez-vous me dire pourquoi vous aimez tant votre travail?»

 La suite ne vient pas d’un manuel sur le leadership. Elle vient de celui que j’appelle maintenant le laveur de vaisselle heureux.

«3 raisons».

 «Premièrement, mes boss ont une vision. Ils veulent ouvrir d’autres restaurants, ils font tout ce qu’ils peuvent pour offrir la meilleure qualité au client. C’est excitant, j’ai le goût de faire partie de ça.»

«Ensuite, ils me donnent les outils dont j’ai besoin pour bien faire mon travail. J’ai eu une nouvelle machine la semaine passée, ça lave en tabarouette!»

 «Et finalement, j’me réalise ici

En écoutant son explication, je comprends qu’il était éduqué, qu’il avait jadis réussi et ensuite tout perdu, en raison de certains démons. Pour lui, ce travail était l’une des nombreuses étapes de sa reconstruction personnelle. Il ne regardait pas où il était, mais le chemin déjà parcouru.

Encore mieux, il m’explique qu’il comprend qu’il ne fait pas que laver de la vaisselle. Il rend des repas, des rencontres d’affaires et des anniversaires plus agréables.

«Ça sert à quoi d’la bonne bouffe si l’assiette est sale?!»

Le laveur de vaisselle heureux nous rappelle que la table de ping-pong dans la cafétéria ne suffit pas à rendre nos employés satisfaits, productifs et loyaux. Tout d’abord, il faut se donner une vision et des valeurs. Certes, la majorité des entreprises ont fait ce travail. Il faut ensuite s’assurer de l’adhésion de tous les membres de l’équipe à cette vision.

De manière concrète, il faut donc non seulement penser au produit ou au service que nous offrons, mais surtout à son impact. L’impact c’est la mission, c’est le fameux «pourquoi», voilà ce qui est rassembleur, ce qui crée l’engagement, et ce qui sert à attirer et retenir le personnel.

Par exemple, nous ne vendons pas du café, nous rassemblons les gens. Nous ne vendons pas des services financiers, nous aidons des parents à assurer un futur à leurs enfants. Nous ne vendons pas un marathon, nous aidons les gens à augmenter leur confiance en soi.

Et l’objectif ultime, le plus grand défi : parvenir à un alignement entre la vision et les valeurs de l’entreprise et les visions et les valeurs des individus. De telle sorte que le personnel ait le goût de se réaliser au sein de cette vision et de ces valeurs, plutôt que de simplement venir échanger son temps contre une paye.

J’ai remercié mon interlocuteur pour le beau moment passé avec lui. J’ai même eu envie de le faire monter sur scène avec moi au tout début pour qu’il raconte son histoire. Je n’ai pas osé. Après la conférence, j’ai raconté l’histoire à mon client. Il m’a dit que j’aurais dû.

***

Sébastien Sasseville aide les dirigeants et les gestionnaires de la grande entreprise à diriger avec intention et présence. Il travaille avec des organisations performantes qui ont atteint le camp de base, mais qui cherchent à se transformer pour dicter le rythme, rester dans une position de leader et atteindre le sommet.
L’histoire de Sébastien incarne la résilience et le leadership. Atteint de diabète de type 1 à l’âge de 22 ans, il a atteint le sommet de l’Everest, traversé le Canada à la course à pied, complété la mythique course du Sahara et plusieurs triathlons Ironman.
De l’Everest au Sahara, Sébastien fournit aux grandes organisations l’état d’esprit et les stratégies pour maintenir des performances optimales dans des environnements en mutation rapide.
Pour en connaître davantage sur les messages de Sébastien et ses conférences inspirantes, visitez le site www.sebinspire.com
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